Un gestionnaire de réseau ferroviaire autrichien a commandé 18 trains Servicejet, équipés de 40 m³ d’eau et de deux types de canons à mousse, pour protéger son réseau, qui comprend également des sections en Suisse.

Ces trains, d’une valeur de 230 millions d’euros, atteignent des vitesses de 160 km/h et peuvent évacuer 324 personnes. Conçus pour lutter contre les incendies dans des conditions difficiles en tunnel, ils disposent d’une imagerie thermique et d’une ventilation de protection. Le premier train devrait être déployé en 2024.

Dans le cadre de ce projet, Akkodis élabore un système de contrôle sophistiqué permettant aux pompiers de manipuler des canons à eau à haute et basse pression, en étroite collaboration avec le fabricant de l’équipement.

De l’automobile au ferroviaire

« Nous travaillons principalement dans le secteur automobile, donc passer au ferroviaire était une première pour nous », déclare le chef d’équipe Marc Meise. Basés au bureau d’Akkodis à Linz, Marc Meise et son équipe, composée de 10 développeurs, ont fait appel à des experts et ingénieurs d’autres régions d’Autriche pour renforcer leurs compétences dans le cadre de ce projet.

“Cela a été à la fois amusant et stimulant de travailler sur ce projet innovant, et surtout de concevoir un système de contrôle conforme aux exigences d’un secteur ferroviaire fortement réglementé », ajoute Marc Meise.

De l’interface utilisateur à la lutte contre l’incendie

Embarqués dans le train, les pompiers contrôlent les canons à eau et à mousse via deux écrans reliés à un module de pompe situé au centre du train, sous d’énormes réservoirs contenant divers agents extincteurs.

Leurs instructions sont exécutées par un système électronique complexe à l’intérieur du module, activant un ensemble de capteurs, d’actionneurs, de pompes et de vannes qui régulent des éléments tels que la pression, le mélange d’agents extincteurs et le remplissage – le tout programmé par l’équipe de Marc Meise.

Repousser les limites avec des modules standards

Le point de départ était des modules de contrôle électronique standards conçus pour le secteur ferroviaire, mais ceux-ci ont été poussés à leurs limites, explique Marc Meise.

« Le choix de ces modules nous a permis d’avoir un équipement doté de toutes les certifications nécessaires pour une utilisation dans le secteur du ferroviaire. Nous avons spécifié les modules dont nous avions besoin pour la solution de lutte contre l’incendie, puis nous avons développé le logiciel de contrôle qui s’interface avec ces modules. Notre logiciel traduit les instructions des pompiers, comme par exemple, le choix du mélange spécifique d’eau et de mousse. » ajoute Marc Meise.

Les modules sont rarement utilisés dans un environnement de contrôle électronique aussi complexe, mais grâce à une conception et une planification minutieuses, l’équipe d’Akkodis a fait en sorte que tout fonctionne comme prévu.

Tests pratiques et ajustements en temps réel

Deux consultants d’Akkodis basés à Vienne, Samuel Giger et Clemens Környefalvy, responsables respectivement du matériel et des logiciels embarqués, ont joué un rôle déterminant dans l’obtention de ce résultat. Ils ont mené des recherches approfondies sur les caractéristiques de l’hydraulique des pompes (vannes, pompes, capteurs et actionneurs) afin de s’assurer qu’ils pouvaient être contrôlés via les modules PLC fournis par Selectron.

Un défi majeur a été d’adapter des modules conçus pour des tâches simples, telles que le contrôle des portes ou de la climatisation, à des systèmes de contrôle complexes. Les experts ont programmé et testé le logiciel de contrôle sur place, dans l’usine du fabricant, directement sur le module de pompe. Ils ont utilisé un moteur de traction de 110 kW pour déplacer l’eau et la mousse, ce qui leur a permis d’intégrer et d’optimiser les composants matériels et logiciels.

Surmonter les défis liés à la sécurité ferroviaire

Le projet a été à la fois un défi et une réussite, affirme Marc Meise. L’équipe a utilisé des composants standards, éliminant ainsi d’importants obstacles liés aux réglementations ferroviaires.

Le projet prévoyait qu’Akkodis construirait les systèmes de contrôle pour les deux premiers modules de pompe, avant de transférer l’assemblage des 16 modules restants au fabricant d’équipements de lutte contre l’incendie. Un tel transfert a nécessité une documentation détaillée, ainsi qu’une formation approfondie de leur personnel.

Élargir les horizons pour Akkodis

Passer de l’automobile au ferroviaire a constitué une défi, mais l’équipe se sent désormais confiante et prête à entreprendre d’autres projets de développement dans le secteur ferroviaire, un domaine qui devrait offrir un grand potentiel.

« Le secteur ferroviaire est un marché immense, mais lorsqu’on y regarde de plus près, il n’y a pas tant d’entreprises capables de s’y adapter. Avec les connaissances spécialisées que notre équipe ici à Linz a acquises en intégrant des modules de contrôle électronique standards, largement utilisés dans le secteur, nous nous sentons confiants pour relever d’autres projets complexes en matière de logiciels de contrôle. » conclut Marc Meise.